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DROGUES STORE
Posté par EuroMedia-Presse dans Essais & Documents, Histoire le 20 juillet 2012
Arnaud Aubron
Editions Don Quichotte
Sous-titré « dictionnaire rock, historique et politique des drogues », Drogues Store, dictionnaire rock, historique et politique dresse un tableau complet de la planète drogues.
Une lecture qui amène à réfléchir. Le sujet étant trop important pour lire ce livre sans prendre un certain recul des partis pris de l’auteur.
PRESENTATION
« Un monde sans drogue n’existe pas. »
Qui sait que la noix de muscade est un hallucinogène puissant ? Que les services secrets américains ont trempé dans le deal d’héroïne pour financer leur guerre secrète au Vietnam ? Que Steve Jobs fut un grand amateur de pétards et d’acide ? Que l’Etat français a vendu de l’opium dans ses colonies pendant des décennies ? Que certains Indiens se shootent à la morsure de serpent ?
Cannabis, alcool, cocaïne, caféine, tranquillisants… les drogues font partie de notre quotidien, qu’il s’agisse de nous divertir, de nous abrutir ou de nous guérir. Pourtant, notre connaissance en la matière est proche du néant. La drogue reste un tabou et le silence qui entoure sa consommation encourage clichés et préjugés.
Qu’est-ce qu’une drogue ? Qu’est-ce qui différencie une drogue illicite d’une drogue licite ? Pourquoi se drogue-t-on ? Autant de questions auxquelles s’attaque sans angélisme ni catastrophisme ce dictionnaire à la fois drôle et érudit, mêlant petites et grandes histoires.
De A comme Abstinence à Z comme Zoo, en passant par Boeing d’Air Cocaïne, Guerres de l’opium, Salles de shoot ou Poppers ou, plus surprenant, Urine, Cucaracha, Herbe du pendu, Mitterrand, Deux feuilles, Café, Pécho… ce dictionnaire rock, historique et politique dresse un tableau complet de la planète drogues, aussi bien sous son aspect historique que scientifique, politique ou philosophique. Après quarante ans d’une guerre mondiale à la drogue qui n’a empêché ni l’envol de la consommation ni la prospérité des mafias, des questions se posent au plus haut niveau.
Faut-il considérer les consommateurs de drogues illicites comme des délinquants ? Les enfermer ? Ou les traiter comme des malades que la société doit protéger d’eux-mêmes ? Partout dans le monde, le débat fait rage, dépassant les clivages politiques traditionnels.
LU DANS LA PRESSE
La collection dicoRock offre une plongée dans un univers singulier. Drôles, déjantés, et très documentés, les dicoRock mêlent petites et grandes sagas, toutes conçues comme un court essai à part entière. Instructifs et distrayants, ces dictionnaires se lisent comme des romans.
(RBH23)
Il fallait y penser. La drogue occupe un champs tellement vaste au plan social, historique et culturel qu’elle méritait bien son dictionnaire. C’est fait avec Arnaud Aubron qui a procédé à un véritable travail de recherche pour constituer son ouvrage qui en sera un de référence à coup sûr.
(Sylvain Champagne - www.culturehebdo.com)
Arnaud Aubron a choisi d’en parler de manière à la fois drôle et érudite (…) Un ouvrage très rigoureux, qui se joue des frontières géographiques et temporelles, mais aussi très surprenant, au fil des nombreuses anecdotes.
(Martine Freneuil - Le Quotidien du Médecin)
Richement documenté et s’appuyant sur de nombreux ouvrages de référence sur le sujet, le livre présente plus d’une centaine d’entrées aussi diverses que variées (…)
Complété par une sélection des plus belles citations de politiques et journalistes sur le sujet, cet ouvrage stupéfiant explique pourquoi les drogues constituent un indicateur sociétal majeur.
(Olivier Simon - www.myboox.fr)
Pari étonnant mais pari réussi : concevoir une enquête journalistique sur les drogues (…) Arnaud Aubron s’est penché sur cette problématique pour éclairer, avec le pas de côté qui fait la différence, les ressorts de nos sociétés.
(Luc Bronner - Le Monde)
Avec ce dico rock, il fait état de A à Z d’un paysage de la drogue, de son histoire, sa consommation, son commerce, à la délinquance et la science, très détaillé, surprenant, insolite et souvent en contradiction avec les rumeurs, les aprioris, les ignorances.
Sans doute pas exhaustif, l’ouvrage n’en est pas moins réellement encyclopédique tant il recèle d’informations. On parlera vite à son égard de référence en la matière.
(Luc Monge - La Savoie)
EXTRAIT
ABSTINENCE
« Toutes choses égales, ceux qui savent manger sont comparativement de dix ans plus jeunes que ceux à qui cette science est étrangère. Les peintres et les sculpteurs sont bien pénétrés de cette vérité, car jamais ils ne représentent ceux qui font abstinence par choix ou par devoir, comme les avares et les anachorètes, sans leur donner la pâleur de la maladie, la maigreur de la misère et les rides de la décrépitude. » Ce jugement du célèbre gastronome français Brillat-Savarin, dans sa Physiologie du goût (1825), résume aujourd’hui encore assez fidèlement le regard que porte la société sur l’abstinence. Et ce, qu’il s’agisse de nourriture, de sexe ou de substances psychotropes.
Contrairement à ce que pensent la plupart des consommateurs de drogues (qu’elles soient légales ou non), il existe en effet sur terre quelques humains ne connaissant jamais d’états de conscience modifiée. Une catégorie extrêmement minoritaire, les seuls buveurs d’alcool suffisant à faire lourdement pencher la balance, sans même parler des consommateurs de café, de cannabis ou d’antidépresseurs. Quoi qu’il en soit, pour un amateur moyen d’ivresses plus ou moins occasionnelles, l’idée que l’on puisse ne jamais connaître cette sensation est une forme d’aberration. A tel point que les abstinents, notamment pour l’alcool, se retrouvent régulièrement obligés de justifier longuement et péniblement leur refus de se «joindre à la fête» («Tu peux quand même bien en boire un petit ! Ça fait pas de mal…»). À l’arrivée, c’est l’étiquette de rabat-joie assurée, à moins de présenter un certificat médical. Subissant la pression du groupe, certains vont jusqu’à faire semblant de boire pour ne pas avoir à s’expliquer. Dans nos sociétés, abstinents et consommateurs de drogues illicites sont ainsi paradoxalement l’objet d’une même méfiance de la part de ceux qui se considèrent comme «normaux» (comprendre «buveurs d’alcool»). Dans d’autres milieux, il peut parfois être délicat de refuser de tirer sur un joint ou de prendre un rail sans passer pour un has been.
D’un point de vue thérapeutique, l’abstinence fut longtemps l’unique objectif des alcoologues et des intervenants en toxicomanie. Et une condition préalable à toute prise en charge médicale. Une stratégie qui s’avéra fort peu payante : les taux de rémission dans les centres de sevrage étaient extrêmement faibles dans les années 1970 et 1980 et les toxicomanes hésitaient à s’adresser à de telles structures tant qu’ils ne se sentaient pas «prêts à arrêter». Avec pour conséquence une mise à l’écart complète du système de soins. L’apparition de l’épidémie de sida chez les toxicomanes injecteurs a largement contribué à modifier cette approche. Face à l’urgence sanitaire, les pouvoirs publics finirent par accepter, dans les années 1990, de mettre en place des mesures de réduction des risques liés à la toxicomanie. Une véritable révolution copernicienne puisque, pour la première fois, la société acceptait de se pencher sur le cas de ceux qui n’avaient pas abjuré leur «déviance». Traitements de substitution, échanges de seringues ou encore centres dits de bas seuils, où sont accueillis les toxicomanes les plus désinsérés, constituaient autant d’exceptions à la sacro-sainte règle d’abstinence. Avec des résultats spectaculaires en matière de diminution des overdoses et de contamination au VIH ou aux hépatites.
L’AUTEUR
Après dix ans à Libération, Arnaud Aubron a cofondé, en 2007, avec d’autres anciens de Libé, le site d’informations participatif Rue89, dont il était rédacteur en chef adjoint. Il est aujourd’hui rédacteur en chef aux Inrockuptibles. Il anime parallèlement depuis 2005 le blog Drogues News, traitant aussi bien de géopolitique, de culture que de débats de société.
Parution : 8 mars 2012
Nb. de pages : 400 p.
ISBN : 978-2359490664
Prix : 19,90 €