Jean Léturgie (scénario) et Simon Léturgie (dessin)
Gom (couleur)
Vents d’ouest
L’avion en provenance de Sidney dans lequel se trouvaient Spoon et White ainsi que la journaliste Courtney Balconi a mystérieusement disparu. Nos deux flics se sont écrasés sur une île déserte, tandis que la présentatrice télé qui se trouvait dans la queue de l’avion est portée disparue. Toujours en conflit perpétuel, les deux partenaires vont quand même devoir s’allier pour tenter de survivre.
La série Spoon & White possède l’excellente particularité d’être truffée de clin d’oeil et de parodies variées.
Alors que Spoon continue de déclamer des répliques de Clint Eastwood remaniées à sa façon, nous retrouvons une nouvelle fois un panel de gueules et de situations caricaturées, l’influence majeure pour cet album étant bien évidemment la série TV LOST.
« Les pires cops de New York, de la civilisation humaine, sont donc de retour, et toujours à se batailler non pas pour arrêter le crime, mais bien pour aborder et épouser la journaliste de BNN : Courtney Balconi. Et ce n’est pas sur une île déserte que tout va s’arranger entre les deux ! Ils sont portés LOST dans un lieu possédant des coïncidences avec des passagers d’un avion crashé sur un lieu très protégé par la loi de la nature écologique, un pirate, un ours polaire, et un jour de la semaine ».
Dans les décors d’une île qui sembleront familiers aux amateurs du show TV, nous retrouvons donc plusieurs rescapés : Locke dont l’accident d’avion a privé de l’usage de ses jambes et qui craint par-dessus tout les coups de soleil sur son crâne chauve, Sawyer en beau gosse au sourire ravageur qui tente de construire un radeau avec l’aide d’une jolie brune qui n’est pas sans rappeler Kate, Hugo toujours aussi enveloppé et même un ours polaire.
Parmi eux se trouvent également d’autres personnages caricaturés : un Benoit Poelvoorde qui passe son temps à se balader en slip kangourou, Nicolas Hulot qui veut à tout prix sauver le moindre petit être vivant de l’île ou encore un Jack Sparrow aux intentions machiavéliques. Le tout saupoudré de répliques savoureuses et de jeux de mots amusants.
Une nouvelle fois c’est dans ses nombreuses références que Spoon & White réussit à nous divertir, c’est en cela que réside l’originalité de la série et cela fonctionne toujours dans ce huitième épisode. Les deux personnages principaux n’en sont pas pour autant en retrait, en particulier Spoon qui récolte assez souvent les meilleurs répliques.
Le scénario est toujours signé Jean Léturgie mais cette fois encore sans Yann (qui a quand même apparemment donné un coup de main pour les excellents dialogues en Wallon de Poelvoorde), et le dessin si caractéristique de son fils Simon Léturgie est cette fois sublimé par les couleurs très lumineuses de Gom.
Un huitième tome rafraichissant et drôle, qui devrait ravir les fans de Spoon & White mais également ceux de LOST pour ses nombreux clins d’œil et son ambiance.
L’inséparable duo Léturgie père (Jean) et fils (Simon) continuent à développer leur talent, tant sur un scénario original, avec pour base cet esprit de parodie de série TV et cinéma : quand Jack Sparrow se fait pirate sur une île de LOST, avec un clin d’œil à « Vendredi ou la vie sauvage » . Les dialogues sont d’une grande précision humoristique, avec le vocabulaire très avancé des deux cops de New York : entre citations de Clint Eastwood dans l’Inspecteur Harry et l’inévitable sucker, la répartie d’un certain Sawyer, qui n’hésite pas à jouer sur les mots sauf en cas de présence d’un smith & weston, et vous y lirez aussi du walllon ! Côté dessin, c’est encore un grand pas de plus pour Simon Léturgie, des exploits graphiques pour une bande dessinée d’humour, entre autre l’avion crashé dans la jungle, et bien sur, les nombreuses caricatures entre autre des personnages qui par la pure coïncidence ressemblent à ceux d’une célèbre fiction télévisée ou d’un certain écologiste sauveur de l’écosystème, d’un pirate des Caraïbes, ou un Vendredi qui s’appelle Mercredi. Son décors et sa mise en scène dans cet écosystème où il fait tout juste bon à manger végétarien est bien fourni et varié. Côté couleur, Gom vient apporter l’ambiance nécessaire de cet île mystérieuse, avec une qualité écologique, véritable protecteur du dessin de la nature verte.
Spoon & White est un duo toujours aussi choc, drôle, et pas très tendre, un peu comme l’inspecteur Harry, ça dégaine les gags, le flingue, la parodie, goofy, le cri d’un ours polaire, le piétinement de l’écosystème. Cet album est comme le meilleur bonus de la saison 6 de LOST, le prochain volet de « Pirate des caraïbes », ou encore la vie sauvage de Robinson et Vendredi corrigés par les Léturgie. Vous serez un bon sucker de partner en vous procurant ce 8ième volet « Neverland » de Spoon & White ! Sinon je vous pointe l’arme la plus puissante du monde sous le nez ! Et comme vous aimez les deux cops, vous apprécierez comme d’accoutumé de chaque aventure, un teaser du prochain titre et des prochaines balles tirées par Spoon !
SPOON & WHITE TOME 8 - NEVERLAND
Scénario : Jean Léturgie - Dessins : Simon Léturgie - Editeur : Vents d’Ouest
Série en cours - 8 tomes.