de Robert Baer | Une analyse de Charlotte Sawyer
Désormais 44ème président des États-Unis, Obama a toujours affirmé que son administration serait disposée à discuter directement avec l’Iran. Concrètement, que signifient de telles déclarations de principe ?
En fait, pas grand-chose. Et ceux qui, espéraient, par leur vote, voir fleurir une nouvelle politique étrangère sur les rives de notre cher Potomac, risquent bien d’en être pour leurs frais…
Soyons, en revanche, reconnaissant au nouveau locataire de la Maison-Blanche, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour savoir à quelle sauce diplomatique la République Islamique d’Iran serait assaisonnée. Dès son apparition à l’émission Meet the Press de la NBC, dès la première semaine de décembre (2008), Barack Obama a mis les point sur les i et les barres aux t.
Certes, Obama de réitérer, à propos des Iraniens que « Nous sommes désireux de leur parler directement »1. Mais, aussitôt de préciser que pour « leur donner un choix clair, et, in fine, de les laisser se déterminer par rapport à deux voies, la dure et la facile »2.
Lesquelles ? « Nous devons engager une diplomatie ferme mais directe avec l’Iran »3, a énoncé Obama, en « lui faisant clairement savoir que la mise au point d’armes nucléaires serait inacceptable, que son financement d’organisation terroristes et ses menaces contre Israël sont contraires à tout ce en quoi nous croyons »4, précisant que son administration « continuerait en partenariat avec les autres grandes puissances la politique de la carotte et du bâton »5 pour inciter Téhéran à « renoncer à ses activités nucléaires sensibles »6.
Que propose donc de positif le futur occupant de la Maison-Blanche ? Simple. « Du côté des carottes, nous sommes en mesure de fournir des incitations économique utiles pour un pays qui, bien qu’il soit producteur net de pétrole, est soumis à de fortes tensions, à une énorme inflation et de nombreux problèmes d’emploi »7.
La situation ne serait pas aussi géopolitiquement alarmante, on aurait presque envie de se sourire, devant une telle naïveté présidentielle.
Des « incitations économique » ? Vu de Téhéran, un telle assurance la part de ce même État fédéral qui vient de voir passer c…l par dessus tête la moitié de son économie suite sa gestion approximative de la crise des subprimes ! C’est sûr que ça va drôlement “rassurer” (sic)la classe politique téhéranaise !
Mais l’humour de notre nouveau président a des limites : il s’est bien gardé de préciser au vulgum pecus des auditeurs de NBC en quoi pouvaient bien consister ses « incitations économiques » ad usum Persiani. Et, d’en venir, plus prosaïquement, au vif du sujet, car « nous devons aussi nous concentrer sur le bâton »8, a-t-il poursuivi en précisant que les sanctions déjà décrétées contre l’Iran par l’Onu et par les États-Unis pourraient être durcies « pour le faire changer d’attitude »9.
On s’en serait douté, les prouesses télévisuelles du président Barack H. Obama n’ont pas provoqué la liesse à Téhéran.
Ainsi, l’ancien chef de l’État et président du Conseil de discernement des intérêts du régime, l’Hodjatoleslam Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, a-t-il clairement accusé Obama de marcher sur les traces de George W. Bush concernant sa politique étrangères vis-à-vis de Téhéran.
« Je ne m’attends pas à ce que quelqu’un qui se considère comme d’origine africaine et comme un membre de la race noire opprimée en Amérique réitère les propos de Bush »10, a déclaré Rafsandjani lors d’un sermon prononcé à l’occasion de l’Aïd al-Adha, « Un conseil à [Barack Obama], nous ne voulons pas de vos incitations. Et vos punitions ne nous arrêteront pas non plus »11(11) a poursuivi l’ancien président, « Il vaut mieux pour vous que vous soyez raisonnables et que vous ne priviez pas l’Iran de ses droits »12.
Un ton qui rejoint celui du porte-parole du Vézarat-é-Kharejeh (Affaires étrangères iraniennes), Hassan Ghashghavi, qui avait averti que la « politique de la carotte et du bâton » était « sans utilité », « inacceptable et vouée à l’échec »13.
À noter que - pour l’instant - la seule proposition concrète de la nouvelle administration US est celle d’un “parapluie nucléaire” qui serait offert à Israël et destiné à protéger le pays contre d’éventuelles attaques iraniennes. C’est, du moins, ce qu’a annoncé Ha’aretz, se référant à une « source proche de la future administration »14. Selon cette source, Washington devrait « prochainement s’engager »15 à répondre à « toute attaque nucléaire iranienne »16 sur l’État hébreu par une « frappe nucléaire américaine »17.
Cette proposition est tout à fait respectable. Mais aussi tout à fait prévisible. En quoi est-elle une avancée majeure dans l’agenda d’Obama ? Qui, pouvait sérieusement s’attendre, dans le contexte international troublé qui prévaut aujourd’hui, à autre chose qu’à des garanties accrues accordées à l’État hébreu ?
Mais surtout, comment ne pas noter combien cette proposition reflète davantage les engagements de l’équipe d’Hillary Clinton et non ceux de l’équipe d’Obama. Hillary Clinton avait été la première à proposer des garanties à Israël (ainsi qu’à certains pays arabes) lors de sa campagne pour l’investiture démocrate.
D’ailleurs, cette offre n’a guère eu l’air d’enchanter nos estimés confrères israéliens. En effet, Ha’aretz d’estimer que les garanties ainsi fournies à Israël prouvent a contrario que les États-Unis « se sont résignés à voir l’Iran intégrer le club des puissances nucléaires »18 et sont désormais prêts « à négocier »19. Israël, de son côté, rappelle le quotidien, restant « fermement opposé »20 à tous pourparlers avec un Iran « doté de l’arme atomique »21.
Au passage, on notera cette pique inattendue d’une source au sein de l’administration Bush sortante, qui a raillé le projet, en des termes peu courants à Washington dès qu’il s’agit d’évoquer Israël : « Qui convaincra les habitants du Kansas que les États-Unis doivent se lancer dans une guerre nucléaire parce qu’on bombarde Haïfa ? »22.
Au-delà de Téhéran, comment sont perçus les premiers pas du président Barack H. Obama sur la scène internationale ?
Pas de quoi provoquer l’extase.
Ainsi, le lauréat du prix Nobel de la paix 2008, Martti Ahtisaari, a invité Barack Obama à s’efforcer, « dès sa première année de mandat »23, de dénouer l’inextricable conflit du Proche-Orient. Et recevant sa récompense à l’hôtel de ville d’Oslo, l’ancien président finlandais, médiateur (souvent infructeux, mais passons…) des conflits à travers le globe, rappelant combien « La paix est une question de volonté »24, avait lourdement insisté : « Tous les conflits peuvent être résolus et il n’est pas excusable de les laisser perdurer. J’espère que le nouveau président des États-Unis, qui sera investi le mois prochain, accordera une haute priorité au conflit du Moyen-Orient durant la première année de son mandat »25.
Le 4 décembre 2008, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, n’y était pas allé, lui non plus, par quatre chemins, soulignant que « La question doit se poser, avant tout, à la nouvelle administration américaine. D’habitude, quand il y a un changement de direction dans n’importe quel pays, en particulier lorsqu’il s’opère dans une superpuissance comme les États-Unis, des changements d’orientation peuvent avoir lieu. Nous espérons qu’ils seront positifs »26.
Mais, bon prince, d’entrevoir, cependant, « des signaux positifs »27.
« Lesquels ? »28, s’est interrogé Poutine, « Examinons la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Otan : aussi bien l’Ukraine que la Géorgie ont été privées d’adhésion au Membership Action Plan [statut qui précède toute adhésion à l’Otan]. Nous avons également entendu, parmi les experts dans l’entourage du président élu, évoquer la possibilité de reconsidérer l’éventualité d’un déploiement du troisième segment du bouclier anti-missile en Pologne et du radar en République tchèque »29.
Et de prévenir : « Nous entendons que les relations avec la Russie doivent s’opérer avec l’entier respect de nos intérêts. Si ce ne sont pas juste des mots, et s’ils sont mis en pratique, alors nous réagirons de même et nos partenaires américains le ressentiront immédiatement »30.
Vous aurez noté comme moi, l’absence de mention sur le Proche-Orient. Les jeux seraient-ils déjà faits aux yeux de l’administration Obama-Clinton ?
On peut légitimement le craindre. Mais cet autisme géopolitique n’a rien d’étonnant. Déjà, Hillary Clinton, alors simplement candidate à l’investiture démocrate avait lancé un tonitruant : « W’ll attack Iran » ! Or, n’occupant que le poste de chef de notre diplomatie, il est à craindre qu’elle se serve dossier iranien pour tenter d’occuper le devant de la scène.
Visiblement, l’ex-First Lady n’a pu l’ouvrage de Robert Baer, Iran, l’irrésistible ascension, où cet ancien de la communauté du Renseignement - et parfait connaisseur de l’Iran où il se rend régulièrement - tente de faire comprendre à mes fellow countrymen [compatriotes] que « ce n’est plus un État voyou, mais une puissance régionale, ambitieuse, impérialiste même avec laquelle in faudra compter »31.
Au-delà d’une incompréhension de fond quant à ce vieux pays de civilisation indo-européenne, mais musulman (chi’ite dudécimain, plus précisément), nos administrations successives - et l’obamienne qui s’avance, ne semble pas prête à s’amender - n’arrivent même pas à appréhender des schémas basiques comme le fait, nous rappelle Baer, « que l’Iran continuera à se présenter comme puissance incorruptible, contrairement aux États-Unis, qui n’ont cessé de se salir les mains dans des scandales de corruption, en Irak. Les États-Unis ne sont toujours pas capables de rétablir l’électricité à Bagdad, tandis que l’un des postes d’exportation les plus importants de l’Amérique et de la Grande-Bretagne vers l’Irak et l’Afghanistan est celui des compagnies de sécurité privées »32.
Et Baer d’enfoncer le clou en soulignant qu’à Kaboul, « le contraste saute aux yeux. Les ambassades américaine et britanniques sont entourées de murs d’enceinte anti-explosion, de barrières en ciment et de barbelés. Par comparaison, l’ambassade iranienne n’est délimitée que par un simple mur, et des familles pique-niquent sur la pelouse devant le bâtiment (…). Les Américains ont beau se glorifier d’être les défenseurs de la démocratie, le message anticolonialiste de l’Iran est bien celui qu’écoutent les peuples du Golfe Persique »33.
Comment vont réagir les Iraniens à l’ouverture (sic) obamienne ?
Premier signe fort de Téhéran ; une première ouverture en direction du camp chrétien au Liban.
Lisez donc ce qu’en a dit notre confrère beyrouthin L’Orient-Le Jour : « Au moment même où Michel Aoun se voyait accorder une audience de deux heures pleines par Bachar el-Assad, l’ambassadeur d’Iran, Mohammad Rida Chibani, effectuait une fracassante visite à Bkerké [siège du patriarcat maronite, Ndlr] pour un tête-à-tête également prolongé avec le patriarche Sfeir. Suivi, photo à l’appui, d’une méditation commune sur un balcon donnant sur la baie de Jounieh. Geste d’hospitalité et d’amitié remarquable, quand on connaît la rigueur du protocole et la discrétion en usage au siège patriarcal »34.
Et d’estimer que « Pour beaucoup d’observateurs avertis, en confiant cette mission au diplomate, les Iraniens ont voulu signifier à leurs partenaires syriens qu’ils ne sont pas d’accord pour le tapis rouge déroulé, pendant cinq longs jours, devant le général Aoun, Qui n’est certes pas, à leurs yeux, un adversaire, mais qui ne mérite pas tout ce tintamarre, comme leur propre accueil mesuré l’avait montré, lors de sa visite à Téhéran. Plus exactement, les Iraniens pensent qu’il ne faut ni surgonfler le chef du CPL ni agacer ou irriter d’autres pôles libanais, à un moment où la stabilité politique de ce pays leur semble doublement intéressante. D’abord comme garantie du pacte de non-agression chi’ito-sunnite conclu, à travers le vivier libanais, avec Riyad. Ensuite, dans une perspective de détente, sur le nucléaire, avec un Occident soucieux de protéger cette stabilité libanaise »35.
Personnellement, j’émettrais de sérieuses réserves quant au message supposément adressé à Damas. Nos confrères de L’Orient-Le Jour, ont un peu (trop) tendance à chercher, comme ils peuvent le plus petit signe de tension entre Damas et Téhéran ce de manière à conforter leurs propres tropismes politiques…
En revanche, ce qui me semble, cristal clear (clair comme de l’eau de roche, en français) c’est bien que du côté du Hezbollah, l’on fait tout pour ne pas se laisser enfermer dans cette vieille problématique manichéenne si caractéristique de notre weltsicht américano-occidentale : l’axe du bien (la civilisation occidentalo-chrétienne et tutti quanti) vs l’axe du mal (le monde musulman).
Ce qui ne surprendra guère tous les partisans (électeurs et sympathisants) chrétiens du Hezbollah qui se reconnaissent (souvent de manière plus radicale que nombre de musulmans) dans son message politique, culturel et social. Mais méritait d’être souligné de manière plus publique comme cela vient d’être fait à Bkerké.
Et, s’il faut se garder de toute vision simpliste des choses en ne voyant dans le Hezbollah, parti intrinsèquement libanais, que l’obligé de Téhéran, reste, au grand dam de la politique de Washington au Levant, que ce qui est bien pour le Hezb (et le Liban) l’est aussi pour l’Iran.
Sur le fond, il faut bien noter la pauvreté des avancées concédées de part et d’autres.
Côté US, même si sa prise de fonction ainsi que son premier périple moyen-oriental n’ont pas conduit le nouveau chef de la diplomatie US, la Sénatrice Hillary Clinton, aux dérapages que certains pouvaient craindre, a contrario, rien de bien affriolant n’est sorti de ce voyage.
Pour la défense d’Hillary Clinton, il faut reconnaître que la passe est étroite pour faire avancer le dossier. Ne serait que par l’absence d’informations sûres sur le sujet.
Que sait-on de précis en la matière ? En fait, pas grand-chose. Et surtout, à peu près tout et son contraire. Et ça n’est pas nous qui le disons, mais le patron du Renseignement américain, Dennis Blair,
Qu’a admis, du bout des lèvres ce cher Dennis ?
Que Téhéran n’est probablement pas encore en mesure de fabriquer l’arme atomique.
Ceci bien que l’Iran ait cependant poursuivi le processus d’enrichissement d’uranium (mais qui n’est pas un processus militaire), et a progressé pour « maîtriser » le savoir-faire de fabrication des missiles de longue portée capables de transporter des armes nucléaires.
De ce fait, a prudemment concédé Dennis Blair, « …convaincre les dirigeants iraniens de renoncer à l’élaboration éventuelle d’armes nucléaires sera difficile, étant donné le lien que beaucoup voient au sein du gouvernement entre l’armement nucléaire et la sécurité nationale de l’Iran et les objectifs de politique internationale, et vu les efforts considérables de l’Iran, depuis au moins la fin des années 1980 à 2003, pour fabriquer de telles armes », mais « l’Iran n’a pas actuellement l’arme nucléaire », en raison des difficultés pour acquérir ou produire les matériaux fissiles nécessaires à sa fabrication, mais pourrait en obtenir suffisamment d’ici début 2010, a ajouté Dennis Blair.
Ahhhh ! Enfin une certitude ! Pas vraiment. Car l’on ne peut pas « exclure que l’Iran ait acquis de l’étranger ou obtienne à l’avenir une arme nucléaire ou suffisamment de matériaux fissiles pour (fabriquer) une arme ».
D’autre part, dixit Blair L’Iran devrait « probablement » être capable de produire assez d’uranium enrichi pour une bombe entre 2010 et 2015. Qui le dit ? Nos Services de Renseignements, pardi. Enfin, pas tous, car, de leur côté, les Services de Renseignement du US Department of State ont établi le début de cette échéance à 2013 « en raison de problèmes techniques prévisibles ».
Or, pour se doter d’un arsenal nucléaire, l’Iran doit obtenir une quantité suffisante d’uranium hautement enrichi, fabriquer une tête nucléaire - un processus qu’il a gelé en 2003 et qu’il n’aurait « probablement » pas repris - et des missiles de longue portée.
Uranium enrichi, tête nucléaire, missiles. En voilà du concret ! Pas tout à faitt, en fait. Dans la mesure où la communauté du Renseignement estimant que « l’Iran n’avait pas décidé d’avancer sur les trois fronts » à la fois,
Nom d’une pipe ! Que sait’Blair et « Bien que nous ne sachions pas si l’Iran a actuellement l’intention de fabriquer l’arme nucléaire, nous estimons que Téhéran reste au minimum ouvert à cette possibilité ».
Que faire, alors ? Pour Blair, Téhéran pourrait renoncer à son programme nucléaire controversé devant un ensemble « crédible » de « pressions et de menaces, de contrôles internationaux renforcés » ainsi que de mesures incitatives. Estimant sans doute, s’être trop avancé sur le sujet, Blair d’assurer aussitôt ses arrières en affirmant combien il « est difficile de dire précisément de quoi doit être fait ce mélange ».
1 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
2 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
3 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
4 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
5 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
6 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
7 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
8 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
9 Meet the press, NBC (9 décembre 2008).
10 Irna (11 décembre 2008).
11 Irna (11 décembre 2008).
12 Irna (11 décembre 2008).
13 Irna (11 décembre 2008).
14 Ha’aretz (11 décembre 2008).
15 Ha’aretz (11 décembre 2008).
16 Ha’aretz (11 décembre 2008).
17 Ha’aretz (11 décembre 2008).
18 Ha’aretz (11 décembre 2008).
19 Ha’aretz (11 décembre 2008).
20 Ha’aretz (11 décembre 2008).
21 Ha’aretz (11 décembre 2008).
22 Ha’aretz (11 décembre 2008).
23 RIA Novosti (11 décembre 2008).
24 RIA Novosti (11 décembre 2008).
25 RIA Novosti (11 décembre 2008).
26 RIA Novosti (4 décembre 2008).
27 RIA Novosti (4 décembre 2008).
28 RIA Novosti (11 décembre 2008).
29 RIA Novosti (11 décembre 2008).
30 RIA Novosti (11 décembre 2008).
31 Iran, l’irrésistible ascension, Robert Baer, JC. Lattès.
32 Iran, l’irrésistible ascension, Robert Baer, JC. Lattès.
33 Iran, l’irrésistible ascension, Robert Baer, JC. Lattès.
34 L’Orient-Le Jour (11 décembre 2008).
35 L’Orient-Le Jour (11 décembre 2008).